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Voyage au Parc Barbieux

Roubaix : le parc de Barbieux, dans les pas de l’auteure Isabelle Baudelet

Publié le 12 août 2015 dans La Voix du Nord par Meghann Marsotto

Cette semaine, pour vous emmener en balade, nous avons pris pour guides des auteurs du coin. Aujourd’hui, l’historienne Isabelle Baudelet nous invite au voyage dans le parc de Barbieux.

« La première question que je me pose, en tant qu’historienne et écrivain, c’est : d’où vient ce parc ? » Isabelle Baudelet s’est lancée dans une trilogie sur les parcs, en s’inspirant de leurs homophones, les Parques. Ces trois sœurs mythologiques symbolisent la destinée humaine. Chacune avait un rôle. L’une fabriquait le fil, symbole de la naissance, la seconde le déroulait et le plaçait sur le fuseau, symbole du cours de la vie. Puis la troisième, allégorie de la mort, coupait le fil.

Premier volet de la trilogie, Ce joli parc doit vous rappeler de belles choses, évoque la naissance du parc de Barbieux au milieu de marécages. L’histoire d’un « canal manqué » qui aurait dû permettre d’acheminer, depuis les eaux de la Marque, les marchandises au centre de Roubaix. Le projet fut interrompu pour raisons techniques – la partie s’était effondrée. « À partir d’un projet destiné à mourir est né un paysage, raconte l’historienne. On n’imagine pas le volume de correspondance avec la préfecture, les architectes, la Ville… ni les plans à l’aquarelle qui l’ont précédé. »

Éblouissement

C’est la découverte, par surprise, de moments de beauté inattendus qui charme Isabelle Baudelet dans les parcs anglo-chinois, dont Barbieux est un vibrant exemple. L’auteure y a ses espaces favoris, et file le long des allées vers l’un d’eux avec un enthousiasme mutin. « Voilà, c’est ici. Le chemin se déroule, on ne voit pas tout à fait ce qui va surgir et soudain, ce bouquet de pins jaillit ! Il provoque un jeu d’ombres et de lumières qui me fait toujours beaucoup d’effet. » Le plaisir est renouvelé à chaque visite. Le changement des saisons, l’heure du jour, le passage du tramway et, à intervalles réguliers, le tintement de la cloche de l’église Notre-Dame participent à cet émerveillement.

Cette passionnée semble carburer à l’émotion. Pour elle, le plaisir, le jeu et la sensualité sont à la fois caractéristiques des parcs et de l’écriture. Les deux lui procurent les sensations qui forment le socle de son équilibre. « Quand on traverse des difficultés, des tempêtes, il y a l’écriture. Et qui dit écriture, dit lecture, les deux vont de pair. On retrouve les mêmes gestes, on suit un sillon. » Comme on suit le chemin à travers un parc…



« Les enfants se moquent de moi parce qu’à chaque fois que je passe devant ce bouquet de pins, je le prends en photo. » Parce que c’est un des endroits du parc de Barbieux qu’Isabelle Baudelet préfère.